Pôle ModeSCo
« Modélisation en Sciences Cognitives »
MRSH - Caen

 

 

 

 

RESUMES DES INTERVENTIONS :

Sur le rôle de l'action dans l'expérience phénoménale

Dans l'approche "sensorimotrice" de la conscience phénoménale, le rôle de l'action se résume à (1) apporter davantage d'informations aux systèmes sensoriels, et (2) garantir un sentiment de "présence" dans l'expérience sensorielle vécue. J'illustrerai ces affirmations par des démonstrations empiriques et poserai la question de savoir si l'approche sensorimotrice doit par conséquence être considérée comme une approche "enactive".

Lire, écrire : des apprentissages incarnés ?

L’ancrage biologique et corporel des perceptions actions du lire et de l’écrire ne sont pas mises au premier plan dans l’étude de la formation de ces activités de manipulation de connaissances linguistiques. Pourtant, les perturbations de la lecture ou de l’écriture de l’apprenant se manifestent sitôt que le contexte privilégié de couplage perception action est désorganisé. On en montrera des exemples chez l’enfant.

Tracer et modéliser les trajectoires de lecture d'un document graphique : intérêts et limites dans le contexte de l'enaction

L'exposé aura comme objectifs 1) de mettre en évidence l'intérêt d'une analyse et d'une modélisation des traces perceptives et de reconnaissance de formes pour caractériser l'embodiement (importance constitutive du corps agissant) de ces activités, et en même temps, 2) de montrer dans le contexte d'une approche enactive, les limites de cet intérêt pour l'activité exploratoire focalisée pour éclairer l'expérience perceptive en tant qu'elle implique un arrière-plan.

Stratégies de lecture et émergence des genres. Le cas du document numérique

Notre communication traite de la notion de genre du document numérique.

Tout d’abord, nous visitons rapidement les trois conceptions traditionnelles de la notion de genre (comme classe, comme prototype et comme figure de référence dans la production ou la réception sémiotiques réalisées par filiation) pour orienter immédiatement notre discours vers une quatrième, sans doute plus proche d’une épistémologie énactive : le genre comme émergence d’un schème qui encode les normes issues d’une histoire collective de lectures partagées. Ce faisant, nous plaçons volontairement l’étude du genre du document numérique dans un cadre interprétatif. Devenant corrélat d’une lecture-action, le genre du document numérique synthétiserait des intentionnalités et les scénarios d’usage, tant en production qu’en réception. En d’autres termes, il encoderait les normes d’interactivité que l’on engage en tant que lecteur, et toujours en rapport avec un univers d’attentes.

Nous défendrons ensuite l’idée d’une co-évolution entre genre et stratégies de lecture qui, dans le cas du document numérique, opèrent le plus souvent sur un matériau relevant de plusieurs régimes sémiotiques. Cette co-évolution procède en mettant en place des paliers de confiance qui persistent tant que les attentes du récepteur reçoivent satisfaction. Mais tandis que la lecture est un processus prospectif, dirigé par l’envie du nouveau, le genre pose les éléments d’une administration rétrospective conduite par l’ancien ; il se trouve alors que, périodiquement, l’apport du nouveau trouble la clarté et la vigueur que procure l’ancien. Un tel état de choses n’est pas rare en lecture, encore moins dans le cas de la lecture d’un document numérique. En effet, la collecte et la structuration d’interprétants nouveaux, qui relèvent typiquement de régimes sémiotiques fort diversifiés (textes, images, sons, rythmes, organisations du document, esthétiques…) instaurent régulièrement des conditions d’incertitude, dont le progrès peut même finir par rectifier, remanier voire annihiler l’autorité du genre ; et, du coup, promouvoir de nouvelles orientations de lecture. Vicissitudes sémiotiques inhérentes, au fond, à toute « vie en herménéia », ces antagonismes et ces complémentarités témoignent d’une dialectique, présente aussi dans le cas du document électronique, qui fait que le genre et la lecture réalisent ensemble le double mode de gestion de la confiance, nécessaire à tout projet de compréhension, qui se manifeste tantôt comme confiance dans le doute tantôt comme doute dans la confiance. Même nébuleux, même contestable et parfois carrément contesté, le genre reste pertinemment un fonds de légitimation pour les actes de lecture (notamment, la mise en place, l’évaluation et la validation des présomptions portant sur le contenu), et, partant, le socle principal de l’expressivité. Clairement, ce dernier institue d’emblée une opposition fondamentale entre variété générique et plasticité expressive (la pauvreté des genres limite les alternatives expressives tant en lecture qu’en écriture). Il semble aussi que la diversité des codes sémiotiques que peut porter le document numérique se trouve souvent à la source d’une réélaboration permanente du fonds des genres du document numérique dans l’objectif, précisément, d’un élargissement et d’un affinement de l’expressivité.

Nous terminons enfin sur quelques considérations de la place de notre notion dans le cadre des préoccupations d’un Web des contenus (désormais Web 3.0). Nous défendrons l’idée qu’un authentique Web Sémantique ne semble pas pouvoir se réaliser sans égard à quelque notion de genre de document numérique.

 

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Pour participer à la journée :

L'inscription est gratuite mais nécessaire

Un buffet est offert.

Inscriptions par courrier électronique avant le 20/03/08 à Pierre Beust :
pierre.beust@info.unicaen.fr